La nuit des longs couteaux

Tiré de mon documentaire sur la Waffen-SS trouvable ici, qui étoffe mes explications.

Avec plus de quatre millions de membres, la SA ou Sturmabteilung, dirigée par Ernst Röhm, était très fidèle à son chef. Conscient de son poids, la SA voulait apporter des changements sociaux et économiques en Allemagne, ce qui inquiétait les hommes d’affaires et les partis conservateurs. De plus, elle souhaitait influencer l’armée Allemande, ce qui n’était pas du tout du goût des dirigeants militaires, mais cela était essentiel pour Hitler.

Ernst Rohm à droite

Hitler a la sortie de prison et après l’échec du Putsch de la Brasserie, souhaite stabiliser son pouvoir et son affluence, pour ainsi arrêter la violence et la terreur dans les rues Allemandes de 1926 à 1933, qui lui ont quand même servi à supprimer les opposants et à devenir chancelier. Mais désormais il veut assurer une stabilité de son régime tout en récupérant l’appui des partis conservateurs et de l’armée, notamment dans la perspective de succéder au président Paul von Hindenburg. Pour atteindre cette demande, Hitler doit se débarrasser de ceux qui « encombrent » son régime : la SA, devenue trop instable par rapport à la toute récente SS.

Acte fondateur pour la SS

La Nuit des Longs Couteaux est un acte fondateur et marquant dans le développement de la SS et du parti. Officiellement, cette série d’assassinats avait pour but de contrer une tentative de coup d’Etat de la part de Röhm comme expliqué plus haut. Officieusement, c’est un coup monté par les plus hauts dignitaires nazis (Goering, Himmler, Heydrich…) visant à effectuer une purge, une épuration sanglante, et de décapiter la SA de Röhm… et Röhm lui-même. Cela a permis à Hitler de mettre fin de manière définitive à toute tentative d’indépendance de la SA qui était une menace importante pour la stabilité, ce qui a eu pour conséquence de débarrasser le parti nazi de son aile populiste. Cette faction aspirait à une révolution sociale après la révolution politique, mais Hitler s’en est débarrassé cette nuit du 29 au 30 juin 1934.

Purges

Les assassinats sont perpétrés dans toute l’Allemagne, particulièrement à Munich sous la responsabilité de Sepp Dietrich (commandant de la Leibstandarte SS Adolf Hitler), et à Berlin sur les ordres de Göring et Himmler. Ils font au moins deux cents victimes, dont Röhm et l’ancien chancelier Kurt von Schleicher. Commis en dehors de tout cadre légal, ces meurtres sont légitimés par une loi rétroactive du 3 juillet 1934, avec l’accord de tous les membres du gouvernement, au sein duquel les nazis sont pourtant minoritaires.

Cette purge, qui a renforcé fortement l’image d’Hitler en tant que garant de l’ordre et de la discipline, a été largement appréciée par les dirigeants et la population allemande, qui attendait cela depuis le Traité de Versailles. Elle lui a assuré le soutien de la Reichswehr, des élites conservatrices traditionnelles, ainsi que des grands financiers et industriels qui s’opposaient à des réformes sociales radicales. En instaurant un climat de terreur envers tous les opposants réels ou potentiels au régime, cette purge a incité les 2,9 millions d’anciens membres des SA à se conformer à l’ordre établi par le parti nazi, du fait que leur administration a été anéantie en l’espace d’une à 2 nuits.

Après la mort de Hindenburg le 2 août 1934, cela a permis à Hitler de cumuler les pouvoirs de chef de l’État, du gouvernement, du parti nazi et de commandant suprême des forces armées. Il est désormais le chef tout puissant de l’Allemagne, et la SS la nouvelle organisation paramilitaire encore debout et libre, en ayant tué les membres les plus capables et les plus ambitieux du commandement des SA.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *