Le traité d’amitié turco-allemand de juin 1941

GéolopolitiqueHistoire

A peu près 1 an après l’union sous une alliance commune de l’Allemagne, de l’Italie et du japon dans un pacte tripartite, Hitler décide de renforcer les relations diplomatiques avec un pays peu connu à cette époque, la Turquie. De plus, l’Allemagne est en position de force et est confiante en la réalisation d’un plan visant à envahir l’URSS (qui deviendra l’Opération Barbarossa). Il faut donc s’assurer que rien n’entrave cette volonté, qui plus est un élément majeur dans la politique allemande. Faisons un point sur cette alliance très peu connue mais tout aussi importante qui va se réaliser.

Il est affirmé que la conclusion de ce pacte viendrait qu’Hitler avait comme idée de pouvoir rallier à sa cause des pays neutres, afin de pouvoir avoir un allié sur qui se reposer et de pouvoir s’assurer le contrôle de certains points de passage, que la Turquie pouvait leur apporter. Mais à cette époque, la Turquie faisait profil bas et entretenait une politique de neutralité afin de se tenir à l’écart d’un conflit qui pourrait très certainement s’envenimer d’autant plus.

Le pays démocratique a tout de même des relations importantes avec l’Axe ou les Alliés, qui lui permet de continuer à se mondialiser. L’Allemagne voit cela d’un mauvais œil, car si une nation n’est pas alliée, elle peut être ennemie ; c’est pour cela que la diplomatie allemande tente d’éloigner diplomatiquement la Turquie du Royaume-Uni et des Alliés.

La Turquie dans l’Europe d’Hitler

Au fur et à mesure que la situation militaire et sociale changeait, la Turquie, qui était pourtant alliée à la Grande-Bretagne, commençait à modifier sa politique initiale. Bien qu’elle ait signé des accords avec la Grande-Bretagne et la France, donnant l’impression qu’elle serait leur alliée, les premiers signes de changement apparurent après la défaite de la France.

Ce printemps, quand l’Allemagne a montré son intérêt pour la péninsule balkanique, la Turquie a commencé à montrer des signes de fléchissement, voulant s’asseoir à la table des vainqueurs. De plus, Hitler en voulant rassurer son homologue turc, décide de lui écrire une lettre lui affirmant qu’il n’avait pas l’intention d’attaquer la Turquie et qu’il se porte garant de ne pas approcher ses soldats de la frontière. De fortes pressions allemandes se font sur le pays en entamant rapidement les négociations.

Signature du traité

Le 18 juin 1941 à 21 heures est le jour et la date où le pacte d’amitié turco-allemand fut signé à Ankara, la capitale Turque, par l’ambassadeur du Reich, Franz von Papen qui signe au nom du gouvernement allemand et par M. Saradjoglou, ministre des Affaires étrangères turc, pour le gouvernement turc. D’une durée de 10 ans, ce pacte d’amitié comporte 2 clauses importantes, visant à renforcer les relations diplomatiques entre les 2 pays. Ils s’engagent également à préserver l’intégrité de leurs territoires et à renforcer leurs relations économiques, notamment en augmentant les échanges de chrome destiné à l’industrie militaire allemande.

Büyük Türk Tarihi ansiklopedisi.

Le traité permet à Hitler d’avoir un soutien relatif d’un pays convoité par les Alliés. Cette alliance de surface a aussi offert l’opportunité de poursuivre sa guerre, avant une potentielle entrée en guerre des Etats-Unis ou de d’autres pays hostiles. Hitler cherchait aussi à sécuriser le flanc sud de l’URSS avant l’opération qui est en cours de préparation visant à envahir l’URSS… La suite semble déjà écrite et ficelée.

Le Reich allemand et la république turque désireux de placer les relations des deux pays sur une base de con- fiance réciproque et d’amitié sincère ont convenu , sous réserve des engagements réciproques des deux pays, de conclure un traité.

Dans ce but, le chancelier du Reich a désigné comme plénipotentiaire, M.

Franz von Papen , le président de la République turque, M. Saradjoglou , ministre des Affaires étrangères qui, sur la base des pouvoirs qui leur furent conférés, ont convenu les dispositions suivantes :

Art. 1er. — L’Allemagne et la Turquie s’engagent à respecter réciproquement l’intégrité et l’inviolabilité de leur territoire national et à ne prendre aucune mesure dirigée directement ou indirectement contre l’autre partie contractante.

Art. 2. — L’Allemagne et la Turquie s’engagent dorénavant à prendre contact entre elles au sujet de toutes les questions touchant leurs intérêts communs afin d’arriver à une entente sur le traitement de ces problèmes.

Art. 3. — Le traité ci-dessus désigné sera ratifié et les instruments de ratification seront échangés à Berlin sous peu. Le traité entre en vigueur dès le jour de sa signature pour une durée de dix ans. Les parties contractantes s’entendront au moment opportun au sujet de la question d’une prolongation du traité fait à double, en allemand et en turc, à Ankara le 18 juin 1941.Haut du formulaire

Suite à la conclusion heureuse du traité germano-turc aujourd’hui, j’ai l’honneur de porter à l’attention de Votre Excellence le fait que mon gouvernement est prêt, dans toute la mesure du possible, à approfondir les relations économiques entre l’Allemagne et la Turquie, en tenant compte des atouts offerts par la structure économique des deux pays et en s’appuyant sur l’expérience acquise mutuellement durant la guerre. Les deux gouvernements entameront sans délai des négociations afin d’établir, dans la mesure du possible, les bases d’un traité pour la mise en œuvre de cet accord.

Traité d’amitié entre l’Allemagne et la Turquie


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