Tiré de mon documentaire sur les Jeux Olympiques d’été de 1936, trouvable ici, qui étoffe mes explications.
Dans cet article, je vous propose de découvrir en profondeur la notion de national-socialisme et de la « race aryenne », malgré que j’ai déjà un article sur ce thème. Je l’étofferai dans celui-ci pour renforcer mes propos. Trop souvent méconnue et mal appréhendée, faisons un tour d’horizon en détail de cette idéologie qui a propulsé l’Allemagne en reconstruction de 1923 au chaos de 1945.
Etymologiquement, cela peut paraitre différent, mais les dénominations « nazisme » et « national-socialisme » sont en fait identiques. En effet, le « nazisme » ou « nazismus » en allemand, n’est que la réduction de « Nationalsozialismus ». C’est en France que ce terme est le plus utilisé, avec le mot « nazi » comme réduction également. Le socialisme national est une branche du mouvement du « socialisme », prônant la combinaison cette fois-ci du socialisme, voulant mettre tout le monde sur un pied d’égalité avec une organisation sociale et économique plus juste, et le nationalisme, visant à défendre l’identité nationale. Et justement,
Premiers jours du national socialisme
Inspiré du fascisme italien de l’époque, son origine quant à elle provient tout droit de Adolf Hitler lui-même, en 1920, aux premières heures du Parti des travailleurs allemands ou DAP. A cette époque, le national-socialisme n’a pas vraiment d’équivalent, c’est une idéologie et un courant politique créé par ce dernier, avec un système prédéfini d’idées et avec une réalité tranchée qui met en lumière des opinions radicales sur des sujets de société encore jamais vues auparavant publiquement. Les différents thèmes sont abordés dans le livre d’Hitler, Mein Kampf, écrit durant sa détention à la prison du Landsberg après le putsch manqué de la brasserie.
Plus en détail, le national-socialisme est une idéologie totalitaire et centrale, basée sur du nationalisme pangermaniste allemand, ou de l’irrédentisme, transmettant la volonté de récupérer son territoire de façon légitime et nécessaire, et être rattaché à son Etat ou pays. Ici, c’est la volonté de créer une « communauté populaire » au sein d’une « Grande Allemagne » ou plus communément appelé plus tard le « Lebensraum » (espace vital), qui ne peut être réalisé qu’en revendiquant, en asservissant les territoires européens pour faire survivre et perdurer la nation et la race supérieure.
On peut également parler d’expansionnisme, d’antisocialisme, d’antidémocrate, d’antiparlementaire, partiellement antichrétienne, de fascisme, de xénophobie, d’antisémitisme, de racisme biologique, le groupe au détriment de l’individu ou le culte fanatique du guide. Elle se base aussi profondément sur de l’eugénisme, ils voient l’existence d’une hiérarchie au sein d’une espèce humaine divisée en « races », avec la « race aryenne » au sommet, et les juifs, slaves, les personnes de couleur ou russes vus comme des sous-hommes. (Untermensch)
Il se veut être opposé au « socialisme international » qui veut prôner une union globale et une vocation universaliste, l’idéologie marxiste, l’internationalisme, et toutes les formes d’idéologies étant tournées vers le monde et la coopération mondiale. Le nazisme ou national-socialisme est hostile à la liberté de la presse, à la démocratie, au suffrage universel, au syndicalisme, au libéralisme ; presque toutes les formes de liberté. Il cherche à rallier la classe ouvrière en prônant l’union des classes sociales dans une même communauté nationale homogène et forte, qui fonctionne de la même façon, et cela à tous les étages de la société.
A ce titre, il est clair que cette vision du monde semble archaïque, et propose un regard différent de ce que les Allemands ont connu avec le gouvernement de la République de Weimer d’Hindenburg. Or, Cette République, instauré après la Monarchie, a été largement poussée et forcée par les puissances victorieuses de la Première Guerre Mondiale. C’est ici même que les partis extrémistes en Allemagne jugent les dirigeants allemands comme étant des traîtres et sont accusés d’avoir trahi l’Empire : le Traité de Versailles en est la preuve.
Changement de philosophie
Les Allemands ont été envoutés par les propositions d’Hitler, chef de ce petit parti des travailleurs allemands, qui savait parler aux foules et dire ce que les personnes de tous bords, de tous niveaux sociaux et de tous âges voulaient entendre. Même si cela change radicalement de philosophie, le nazisme est alors vu comme la clé aux problèmes des Allemands ; un « ennemi » clairement identifié, un grand but commun, et faire perdurer le pays par tous les moyens. Ces ambitions ne peuvent que sauver cette Allemagne enchainée par des dettes de guerre et humiliée sur la scène internationale et redonner la grandeur du pays en Europe, et enfin revenir sur la scène diplomatique.
Désormais, c’est la communauté qui prime sur la personne et tout tourne autour des institutions et du travail pour le bien commun, tout en cherchant à dominer et à contrôler tous les aspects de la vie des citoyens. Du plus jeune âge aux Jeunesses Hitlériennes, en passant par les associations comme le secours d’Hiver du peuple allemand ou bien encore le secours populaire nazi. Il est de priorité nationale que chacun œuvre pour mener à bien les grandes missions d’Hitler, le grand Führer, pour faire grandir l’Allemagne devant le Monde et détruire les races « inférieures ».
Il a prévu de mener de grandes réformes : nous pouvons parler du Das 25-Punkte-Programm, ou duProgramme en 25 points qui énumère différents aspects et objectifs à atteindre de l’ouvrier au plus haut dignitaire allemand, ou bien la constitution d’une Grande Allemagne (qui deviendra le besoin de créer le Lebensraum ou espace vital), la nationalisation des entreprises, l’expulsion sans délai des non-Allemands, le don de sa vie pour la patrie si besoin, la lutte contre le mensonge politique conscient et sa divulgation dans la presse, et bien d’autres éléments qui font de l’Allemagne un état qui se basera uniquement sur ses propres capacités et son propre peuple. Cela entrainera une xénophobie extrême et la volonté de créer des groupes spécifiquement allemands.
De même, le national-socialisme se dote d’un drapeau et d’un symbole rapidement repérable. Ce dernier se compose d’un fond rouge avec en son centre une croix gammée sur fond blanc.
Mais l’idée ne s’arrête pas là, pas uniquement sur la vie quotidienne. Le nazisme se base également sur cette notion essentielle du régime nazi : la race aryenne.
L’idéal du national-socialisme allemand : l’aryen
La race aryenne est un élément dominant dans la propagande Allemande. Hitler cite que les races sont les principaux agents de l’histoire (et non les classes ou les individus), que tout est régit par la lutte des races pour la survie et la domination. Que depuis la nuit des temps, la lutte fait fonctionner le monde.
Si on suit l’idéologie d’Hitler et sa façon de penser, s’il existe des races inférieures, il existe une race supérieure. Cette race est celle dite « aryenne » et son état le plus pur se trouverait en Allemagne, et de plus, le centre de l’Europe. L’idée semble tirée d’un chapeau, une race pure ? On parle ici d’un peuple indo-européen nommé de Ārya (noble en sanskrit) qui étaient associés à la classe noble, dont les nazis prétendaient rechercher la pureté.
En réalité, cette recherche et cette idée est imprécise et surtout ne dispose d’aucun argument valable scientifiquement. Il n’est que l’un des aboutissements de théories pseudo-scientifiques du 19ème siècle cherchant à expliquer les inégalités sociales, ou encore à fonder la légitimité du colonialisme et de la ségrégation par la question des races, de l’eugénisme et du darwinisme social comme nous l’avons vu et ainsi désigner les ennemis de l’Allemagne. Tout ce que les Allemands ont fait ou veulent faire, comme l’extermination des Juifs, permet de protéger la race supérieure, et semble logique dans la continuité des choses : les Aryens doivent et vont régner par leur force supérieure. Une exception à la règle, le nazisme voyait dans les « Hans » et les Japonais des « Aryens de l’Est », des Aryens d’honneur et le « Herrenvolk de l’Orient », c’est-à-dire la « race supérieure » de l’Orient.
Différentiation
Si on y regarde plus en détail, il est dit que les premiers Aryens descendaient en fait des peuples nordiques du nord de l’Allemagne, de Grande Bretagne ou bien encore du Sud de la Scandinavie, qui désignerait un ancien peuple de langue indo-européenne. C’est la race aryenne qui a été choisie par la providence pour régner et dominer les autres races, et sa seule mission est de protéger la pureté raciale en interdisant les liaisons « impures » ou qui affaiblirait la race aryenne de quelconque manière. Il faut donc supprimer tout ce qui n’est pas génétiquement fort et aryen. Même une pyramide a été créée qui affirmait la supériorité des types « nordiques » et des civilisations anglo-saxonnes et les plaçaient au sommet d’une pyramide et juste en dessous la race méditerranéenne. La base quant à elle été réservée aux peuples d’Afrique noire.
Cela ne s’arrête pas à promouvoir cette race, car d’après les nazis, les « races » humaines étaient bien visibles sur les personnes, grâce aux relevés morphologiques (tailles des oreilles, du nez…) ou bien via la structure génétique qui pouvait par déduction déterminer son appartenance, et ceci dans un but clair de montrer la différence entre les aryens et les races inférieures.
Il est dit que l’aryen type, ou la race aryenne était capable de travailler, possède le sens de l’effort, que c’est une race guerrière et qui sait faire la guerre. C’est une race dotée d’un génie et seul l’Aryen a été capable de fonder des civilisations. Mais son expansion, si utile pour le monde soit-elle, l’a mise en contact avec des peuples inférieurs et son œuvre serait ruinée dans un monde métissé et mélangé. D’autre part, iIs sont aussi vus comme étant plus forts, plus agiles, plus rapides, plus fourbes et plus intelligents sur le plan physique que les autres races.
Particularités de l’aryen
Je vous propose pour bien illustrer cette idée de l’Aryen idéal, d’étudier ce tableau de Gerhard Keil représentant des gymnastes, réalisé en 1939. Ce tableau est évidemment une affiche de propagande utilisée par le régime nazi, en pleine période de recrudescence d’actes antisémites et d’exactions en Allemagne.
L’Aryen a un fort culte du corps, en partie pour montrer la force et la santé du peuple allemand. Ils sont vus comme des grands sportifs, au corps athlétique, à l’esprit sain et organisé, à la chevelure blonde souple et lisse de couleur claire, le visage ferme, la peau claire, aux yeux bleus, à la démarche fière et déterminée, un short blanc représentant le modernisme, les pieds nus comme à l’état sauvage, le corps élancé, les hanches étroites et musclés.
Les hommes serrent les poings en courant avec un regard froid sans émotion, droit, sans faille. On peut déduire alors que la peur est inexistante en plus de son air franc et hautain, évoquant une image de la détermination du régime nazi à procréer cette race et à la faire perdurer. La force brute à l’état sauvage représentée par la musculature et les pieds nus est une référence à l’athlétisme et l’art antique que pratiquait les romains.
Arrière-plan
On voit aussi l’arrière-plan, également bien recherché, représentant un temple gréco-romain ainsi que des cyprès. Le sol est en perspective, on constate un ordre et un respect linéaire et stable des proportions en conformité avec l’idéal d’ordre auquel aspirent les nazis. Le ciel est pur, comme la race rêvée par Hitler. On comprend au-delà des personnages que 3 d’entre eux regardent droits devant eux et 1 porte sa vision sur le groupe. Toutes les personnes du groupe se ressemblent, à quelques détails près, voulant montrer la création d’un groupe égal et homogène, cette appartenance à une communauté plutôt qu’à son individualité dans l’Allemagne aryenne.
Continuité du national-socialisme
Il n’est pas prouvé scientifiquement que la race aryenne existe, ou qu’elle est supérieure aux autres, ce relevé d’éléments caractéristiques aux aryens n’est pas tiré d’une existence historique, mais uniquement sur des supposions imaginées et développées par la propagande et le régime nazi….
Cette idéologie galvanisera les foules et les Allemands le feront accéder en 1933 à la chancellerie avec 49,31% des votes. 6 ans plus tard, Hitler commencera à réaliser les projets qu’il avait défendu. Il mettra à exécution l’Holocauste, les assassinats de masse, les propagandes raciales & antisémites ainsi que le chaos partout en Europe. Il commencera ses projets d’expansion en Pologne et déclenchera le génocide et le conflit le plus meurtrier de l’Histoire. En 1945, dans les cendres de Berlin, Hitler se suicida dans son bunker. L’idéologie perd alors sa grandeur et le monde découvre les horreurs du national-socialisme, et la dénonce devant le monde lors du procès de Nuremberg. Aujourd’hui, le nazisme est considéré comme l’une des idéologies les plus odieuses et dangereuses de l’Histoire moderne.
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