volkisch

Tiré de mon documentaire sur Stalingrad trouvable ici, qui étoffe mes explications.

1918. Cela fait un an que l’Allemagne subit de plein fouet les conséquences du Traité de Versailles, affirmant devant le monde la défaite de l’Allemagne durant la Première Guerre Mondiale. Elle perd le droit de posséder une armée et cède contre son grès plus de 68 000 km carré de territoire dont l’Alsace-Lorraine. Les allemands ne souhaitent que remonter la pente et de prendre sa revanche sur ceux qui ont fait de leur quotidien un enfer malgré la promesse signée de paix dans l’honneur et la dignité. Cependant, pour le moment, l’heure est à la reconstruction sociale et économique. La monarchie a été réinstaurée, créant une très forte instabilité des partis politiques, une crise monétaire sans précédent pour un pays d’Europe (en 1923, l’envoi d’une lettre coutait 30 milliards de marks).

Cet épisode va vraiment marquer durablement l’Allemagne, et faciliter l’accès aux Nazis du pouvoir. A cette date, on ne parle pas encore précisemment de nazisme tel que nous le connaissons, mais c’est à ce moment, aux environs de 1924, que les premières esquisses du nazisme ont vu le jour au fur et à mesure : c’est l’ancêtre du mouvement.

Nouveaux mouvements en Allemagne

Durant ce laps de temps, on remarque quand même que des nouveaux mouvements se fondent et veulent changer les choses, ils se revendiquent nationalistes, pangermanistes et völkisch. Créé en 1912, il existe parmi eux le mouvement völkisch, qui est assez global et généralisé en Allemagne malgré qu’il semble se baser sur une société occultiste. Il s’avère que c’est l’ancêtre direct de l’idéologie nazie. Elle est basée sur le « Blot und Boden » ou sur l’idée du « sang et de la terre ». Il y est exprimé un idéal de l’Allemagne nazie sous un seul régime et avec un corps national racialement défini par le sang, et à une zone géographique terrestre définie, le sol. Ils ont donc pour envie de créer une Allemagne suivant ce principe, par un territoire qui leur est dû, pour protéger leur race. Analysons les 2 aspects de cette vision.

Logo de Blut und Boden / BluBo

Mais à ne pas se méprendre, ce mouvement ne se limitait pas uniquement à promouvoir un territoire et la volonté d’une « race ». On peut également parler d’un retour aux valeurs rurales et à la terre ; elle avançait également que la terre allemande était intrinsèquement liée, peut-être même de manière mystique, au sang allemand directement. Les paysans, très importants, étaient glorifiés en tant que figures héroïques de la culture nazie, considérés comme les gardiens de la pureté raciale allemande et de l’histoire allemande en général. Par exemple, un mémorial commémorant un soulèvement paysan médiéval a été utilisé comme une opportunité pour un discours de Darré, dans lequel il les a loués comme des forces purificatrices de l’histoire allemande. En contraste de ce mysticisme apporté à l’agriculture, la culture urbaine était critiquée et dévalorisée, qualifiée de « culture d’asphalte » et parfois associée à l’influence juive, ou même à l’influence de toute personne en dehors des peuples germaniques.

La femme aussi était vu comme « une paysanne robuste, qui travaillait la terre et avait des enfants forts, contribuant à l’éloge des femmes athlétiques bronzées par le travail en plein air. Le fait que les femmes de la campagne donnaient naissance à plus d’enfants que celles des villes était également un facteur de soutien. »

Carl Schmitt, homme très proche d’Hitler et politicien nazi, soutenait qu’un peuple développerait des lois adaptées à son « sang et à son sol » parce que l’authenticité exigeait une loyauté envers le Volk plutôt que des « universaux abstraits ».

Cela ne vous dit rien ? Il s’agit de l’ancêtre direct du nazisme, de l’idéologie nazie.

On comprend bien que ce mouvement ne prône pas la modernité et la volonté de s’ouvrir au monde, mais plutôt d’aborder une approche plus traditionnelle, fondamentale, comme un cadeau pour les Allemands et leur permettre de revenir à ce qui leur rappelle l’époque de la réussite, de l’authenticité, avant ce traité de Versailles. C’est cette vision très traditionnaliste qui plaira largement à l’ensemble du peuple allemand, qui ne voyait pas d’autres moyens de retrouver sa puissance d’antan.

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