Karlgerat

Le Mortier Karlgerät, plus grosse pièce d’artillerie jamais construite

Histoire

L’Armement est la pièce maîtresse de toute armée. Il en va de même pour le Troisième Reich et son envie de disposer des meilleurs équipements et surtout des plus dévastateurs. De ce constat, une arme peu connue fait la différence. Elle n’est certes pas envoyée sur le front, mais elle participe largement à son maintien.

Cet article met en lumière le mortier Karlgerät, plus grosse pièce d’artillerie jamais construite.

Mortier Karl 

Précédemment appelé Projekt 4 puis nommé Karlgerät, Le Mortier Karl est techniquement et militairement un mortier de siège autopropulsé. Plus clairement, c’est un obusier de siège : une pièce d’artillerie avec une portée assez courte tirant en cloche, utilisé en petit nombre par la Wehrmacht (l’Armée Allemande) une partie de la Seconde Guerre Mondiale de 1941 à 1945. 

Il fait partie de la catégorie des obusiers de l’armée Allemande nommée Mörser (« mortier »), le Karlgerät est la plus grosse pièce d’artillerie automotrice jamais construite. Il possède un calibre de 600 mm, ce qui est 200 mm seulement de moins que le Schwerer Gustav avec ses 800 mm.

Idée de la plus grosse pièce d’artillerie  

Produite par la société mondialement connue Rheinmetall-Borsig AG à 6 prototypes en série et à 1 seul et unique prototype.  

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Cette pièce a été pensée et construite dès 1935, pendant la remilitarisation massive de l’Allemagne, dans l’optique de neutraliser les ouvrages fortifiés de la Ligne Maginot, qui posait problème pour une possible guerre.  

Dans cette optique, dès 1936 au Waffenamt, l’entreprise reçoit en octobre une commande pour un mortier super-lourd pouvant tirer à 3 000 m un obus de 2 000 kg.

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Cette demande un peu extravagante s’oriente alors encore vers une arme de conception classique (question de coûts) à affût fixe et démontable pour le transport, en vue du déplacement de l’arme. La commande exige aussi que l’assemblage puisse être réalisé en six heures pour des questions de production à grande échelle et de mobilité. 

Mais cela n’étant pas si facile et afin de résoudre cette difficulté, Rheinmetall propose alors de monter l’arme sur un châssis automoteur (autopropulsé) et le Waffenamt donne son accord en février 1937 pour la production.  

Le mortier en chiffres 

Equipage : 21 personnes  

(avec chef de pièce, pilote, top-pilote et 18 devants)

Dimensions :  

  • Longueur : 11,15m 
  • Largeur : 3,16m  
  • Hauteur : 4,38m 

Poids : 124 tonnes (contrairement aux 2000kg)

Moteur : 12 cylindres en V – 580 ch 

Vitesse sur route : 10km/h 

Armement :  

  •  Armement principal : Rohr 040 ; Mortier de 600 mm à obus semi-encartouché (comparé aux Flak) 
  • Cadence de tir : 1 tir/10 mn 

Projectiles : 

Obus perforants : 2,5 m de béton armé avant d’exploser  

Obus lourd anti-béton (schwere Betonsgranate) 2,51 m de long et 2 170 kg pouvant être tiré jusqu’à 4,3 km 

Les obus du Karl soulèvent des nuages de poussière de 170 mètres de haut et laisse d’impressionnants cratères de 20 mètres de diamètre et de 10 mètres de profondeur. Rien que ça. 

Utilisation des Mortiers Karl  

Les Karl arrivent trop tard, en 1941 pour être déployés face à la ligne Maginot. Le véritable baptême du feu de ces engins a lieu lors du siège de Sébastopolqui correspondait tout à fait à leur rôle. Après l’issue victorieuse de ce siège, la plupart des mortiers Karl sont engagés lors de l’insurrection de Varsovie (1944) pour démolir le centre-ville et écraser les tireurs embusqués dans les sous-sols. Ils ont bien réussi leur travail et ont été retiré du service en 1945 à la fin de la guerre.

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Sources


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