Le 20ème inclut une nouvelle variable dans les armes et les guerres. A côté des S-Boots, des R-Boots, des U-Boots ou bien des véhicules spéciaux Sonderkraftfahrzeug, on observe maintenant des avions utilisés pour amener la mort : transport de bombes, de soldats et d’équipements, qui déplace donc le champ de bataille sur la terre aussi dans les airs. Alors pour lutter contre ce fléau aérien sur son territoire ou s’assurer la suprématie aérienne, on fait appel à des armes spécialement orientées et conçues pour tirer vers le ciel : les canons anti-aériens.

D’autant plus durant la Seconde Guerre Mondiale, qui a vu se développer à grande vitesse bon nombres d’armes toutes plus révolutionnaires les unes que les autres. On notera parmi ses innovations celles que l’on pouvait trouver dans l’arsenal du Troisième Reich. Alors dans cet article, nous allons faire un petit tour des canons anti-aériens, à quoi ils servent et le célèbre Flak 88 mm, au départ uniquement pour les airs et qui sera décliné pour bien des utilisations.

Le Flak, Flugabwehrkanone

Abréviation du mot allemand Flugabwehrkanone qui signifie « canon antiaérien », ces canons ont principalement été utilisé dans la Luftwaffe (armée de l’air allemande). C’est une arme développée à l’origine pendant la Première Guerre mondiale et utilisée pour se défendre contre les avions ennemis ou assurer la souveraineté aérienne de son territoire sans forcément devoir envoyer son aviation.

Le Flak est donc une arme à feu comme on peut en trouver sur les tanks ou les véhicules blindés offensifs. Il ne se voit pas affecté au combat rapproché et au front mais plutôt à l’arrière contre les raids aériens1.

Cet armement se trouve généralement dans un groupement de plusieurs armes, comme des projecteurs (Flakscheinwerfer) pour la nuit, des batteries côtières, forts, radars… ou avec les canons mitrailleurs par exemple. Un Flak seul est utile, mais sans une structure autour le protégeant ou apportant de la puissance de feu il ne peut pas assurer pleinement ses actions. Les Flak appartiennent à l’Artillerie Anti-aérienne (toutes les armées en possède une) donc dans l’Armée de l’Air et s’occupe de protéger un espace aérien d’une zone définie sans utiliser l’aviation. Dans le cas de l’Allemagne, on en trouve dans la Luftwaffe.

Les canons de Flak se divisent en deux grandes catégories : canons légers et mobiles, à tir automatique, canons lourds, statiques, ou bien à plus grande portée. Ils ont plusieurs calibres, plusieurs affûts, plusieurs viseurs selon les époques et les utilisations. Ils ont même été parfois convertis dans d’autres armées (sur des tanks, des véhicules semi-chenillés…).

La Flakartillerie

En particulier en Allemagne durant la Seconde Guerre Mondiale, on estime que les effectifs de la Luftwaffe en 1939 montrent clairement que les Flak sont une partie centrale : sur les 1 500 000 hommes, près des deux tiers sont affectés à la défense antiaérienne et aux Flak dans 4 Luftflotten, chaque luftflotte protégeant une zone du Reich (Nord Est / Nord Ouest / Sud Ouest / Sud-est Autriche Sudètes Bohème Moravie).

Ce chiffre ne cessera de croître à mesure que les frontières rétrécissent. À partir de 1943, de nombreuses femmes, des jeunes et même des prisonniers de guerre seront mobilisés pour servir les projecteurs ou manœuvrer les pièces d’artillerie à mesure que les hommes partaient au front ou que le front se réduisait.

Pourquoi posséder un « canon antiaérien » ou Flak et en quoi est-il indispensable ?  

Le Flak est un moyen comme un autre de contrer une attaque ennemie. C’est quand la Première Guerre mondiale avait montré que l’espace aérien était devenu une partie importante du champ de bataille, que cette notion se renforce encore plus à la Seconde Guerre Mondiale (par exemple la BlitzKrieg (Combo avion char)). L’espace aérien n’est plus sûr et se revendique fortement convoité au même titre que la conquête terrestre depuis que l’aviation sert la guerre, elle fait partie intégrante du conflit. Il est nécessaire pour toute armée de se prémunir de ce nouveau type de combat très efficace et de ce nouveau front et cela passe par l’amélioration de l’arsenal anti-aérien. Il faut répondre aux moyens d’attaque aérien.

Flak 88mm

flugabwehrkanone

Au fur et à mesure que les capacités des avions continuaient de s’améliorer, en particulier avec des moteurs plus puissants, il est devenu clair qu’il fallait trouver de quoi contrer les avions ennemis et pouvoir tirer haut, vite et en continuellement. Et c’est ici que le canon anti-aérien voit le jour et est reprit avec les Flak en Allemagne, mais il sera évidemment décliné dans les autres pays à toute échelle.

Les Flak servent donc à neutraliser les avions ennemis, quels qu’ils soient. Cependant, les canons mitrailleurs (ou petit calibre), plus rapides et avec une cadence de tir plus élevée et les canons à gros calibre moins rapide mais avec un pouvoir de pénétration plus grand, sont utilisées en combinaison chaque fois que possible. 

Particularités et avantages / inconvénients des Flak

Le(s) canon(s) des Flak ont pour capacité de pouvoir effectuer une rotation à 360 degrés pour pouvoir viser n’importe où : haut, bas, gauche, droite dans le ciel sans contrainte et rapidement car les cibles des Flak bougent très rapidement ou en nombre. C’est donc un appareil très maniable et certains peuvent disposer de bouclier pour protéger les parties importantes du cas de potentiels mitrailleurs. Mais la plupart ne disposent pas de cet élément.

Ils peuvent être fixe, donc ne pas bouger d’une position durant toute son utilisation ou ils peuvent aussi être tracté par tout engin ou véhicule spécial à moteur de l’armée comme une remorque afin d’être déplacé vers un espace plus dégagé ou pour protéger l’équipement d’un danger.

Flukabwehrkanone
Flak 38 Vierling

Le Flak reste très vulnérable contre les unités terrestres ennemies, car il doit être sur une position dégagée pour pouvoir être utilisé. Il est donc généralement soit en hauteur soit en profondeur dans un réseau de tranchées, à l’écart de d’autres installations.

Il reste tout de même extrêmement important pour assurer un maximum de dégâts pour l’aviation adverse lors des raids et se doit d’être efficace car plus d’avions sont détruits ou endommagés, moins ils ne pourront détruire les infrastructures ciblées ou voulues. Ils sont les gardiens de l’espace aérien et leurs capacités à répondre aux menaces ennemies est cruciale pour la ville qu’ils protègent dans la continuité d’un conflit terrestre à venir.

Le Flugabwehrkanone / Flak 88 mm  

Il fait un bruit strident qui perce le silence des montagnes, il est imposant et très armé. Le plus célèbre canon antiaérien de la Seconde Guerre mondiale est le « 88 » allemand ou Flak 88 mm. 88 désigne le calibre utilisé (8,8cm). Il est aussi appelé Pak 43. 

flugabwehrkanone

Canon lourd à chargement manuel (env. 12-15 coups/min), il est avant tout destiné à la défense statique, stratégique (contre les bombardiers), regroupés en batteries appuyées par des projecteurs ou des radars.  

Très performant et doté d’une cadence de tir impressionnante (jusqu’à douze coups par minute), le modèle est alors conçu dans une version antichar : il devient alors le redoutable « 88 » qui se révèle très rapidement comme l’un des meilleurs canons antichars de toute la Seconde Guerre mondiale. Il a été même équipé sur des tanks comme le Jagdpanther ou le Tiger. 

Fiche technique :

  • Calibre : 88 mm 
  • Portée maximale : 15 300 m (15 km) 
  • Cadence de tir maximale : 6-10 coups/min 
  • Masse : 3 650 kg (+3t) 
  • Longueur (avec affût) : 9,20 m 
flugabwehrkanone
Panzerabwehrkanone 43 de 88 mm (PAK 43) équipé comme canon antichar

Elements notables sur les flugabwehrkanone

L’insigne de combat anti-aérien Flak

C’est une médaille militaire allemande créé pour récompenser les personnels de la défense antiaérienne de la Luftwaffe sur les victoires défensives ou offensives contre des unités aériennes ou terrestres. Elle peut être obtenu grâce à un système de points. (cf lien) 

L’insigne devait être porté sur la poche gauche de la veste (ou de la chemise) sous la croix de fer, si celle-ci est présente. 

Sources

  1. Il s’agit de bombardements stratégiques d’un pays sur un autre. C’est des opérations aériennes préliminaires aux offensives terrestres, à l’image de la Blitzkrieg plus largement. ↩︎


En savoir plus sur Acta Equitum

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

2 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *