Putsch de 1923

Tiré de mon documentaire sur la Waffen-SS trouvable ici, qui étoffe mes explications.

Notre histoire commence plus d’une dizaine d’année avant la Seconde Guerre Mondiale que nous connaissons. Plus précisément en 1920. Cela fait 2 ans que l’Allemagne a signé le Traité de Versailles et n’arrive pas ou très difficilement à redresser la pente, les sanctions pèsent sur la vie Allemande. On remarque quand même que des nouveaux mouvements se fondent et veulent changer les choses, ils se revendiquent nationalistes, pangermanistes et völkisch. Ils veulent renverser la « corrompue » République de Weimar est prône la création d’un État rassemblant tous les territoires germanophones dans lequel les populations non allemandes seraient germanisées ou expulsées.

En 1921, un groupe se distingue, le DAP, le parti des travailleurs allemands, et son président fraîchement nommé, ou plutôt son orateur fétiche qu’on appelle « Fuhrer », qui n’est autre qu’Adolf Hitler, qui commence à se faire sérieusement connaître. Doté de son nouveau drapeau rouge avec en son centre une croix gammée sur fond blanc, il est devenu très reconnaissable et connu partout ou il passe. Hitler va profiter en partie du contexte allemand pour cela. On peut observer en Allemagne a cette époque une certaine unité nationale devant les refus de payements des réparations suite au traité de Versailles, et une vague de résistance passive par la population suite à l’occupation de l’immense zone industrielle allemande : la Rhénanie et la Ruhr.

Mais voilà, il n’a pas encore réussi à véritablement gagner le soutien des foules et souhaite aller plus loin, et il en a la conviction suite à la marche sur Rome menée par un certain Benito Mussolini, le 28 octobre 1922. Hitler en ait convaincu, il peut accomplir en Allemagne ce que Mussolini a réussi en Italie. De plus, il possède tout de même plus de 55 000 membres au sein du parti nazi à cette époque, ce qui pousse encore un peu plus cette idée de réaliser un soulèvement social.

©Getty – Keystone

8 novembre 1923

Le 8 novembre 1923, Hitler est donc le chef tout puissant du régime nazi et du parti des travailleurs allemands, il n’hésite pas à utiliser la peur et à entretenir une violence politique sans précédent : des assassinats et des violences en tout genre. Il effectue des actions de répression dans la région allemande de Bavière, ou il est le plus influent politiquement et le plus dynamique par rapport aux autres partis. Il va même être condamné en 1922 pour attentat à la liberté de réunion, coups et blessures ainsi qu’à une peine légère. Cette fois-ci, il a de nouvelles possibilitées et organise un coup monté, organisé en avance à Munich visant à tenter fermement d’effectuer un coup d’état : une tentative de la prise de pouvoir par la force du gouvernement bavarois avec l’aide de Goering, Röhm, Rudolf Hess ou bien même Himmler.

Cet acte se nomme le Putsch de la Brasserie, car tout se déroula à la Bürgerbräukeller, brasserie où Hitler faisait beaucoup de discours, à Munich. Il était prévu que les groupes armés nationalistes prennent le contrôle des gares, du télégraphe, du téléphone et des stations de radio, des bâtiments publics et des commissariats. Ce qui veut dire renverser l’autorité, la Reichwehr et la police.

Putsch de la Brasserie 1923
Burgerbraukeller, 1923 | Bundesarchiv, Bild 146-1978-004-12A / Hoffmann, Heinrich / CC-BY-SA 3.0

Résistance accrue contre les putschistes

Il mettait en avant les putschistes avec au maximum 4 000 hommes dont moins de la moitié proviennent du parti nazi ou de la SA. Mais en face se trouvait 2 600 policiers et soldats, mieux organisés et mieux armés que les putschistes et disposant de réserves supplémentaires.

A l’origine, le gouvernement bavarois devait tomber et un gouvernement provisoire se créer, car la Bavière a été vue comme un « rôle de catalyseur », sa capacité à recruter du monde, et que le parti nazi est un élément majeur du paysage politique bavarois. Mais Hitler, confiant que les autorités se soient ralliées à sa cause, néglige l’occupation de façon permanente des différents bâtiments ciblés. Il bluffe même dans la brasserie en faisant croire que tout était sous contrôle, sans le savoir. Également des membres de la préparation du putsch, autorisés à rentrer chez eux, ont finalement tourné le dos à Hitler et nie toute implication, ils informent la police et les médias de contrer le putsch.

Putsch de la Brasserie 1923

Le putsch est confus et mal organisé : le 3e bataillon du régiment SA de Munich ont réussi à se procure 3 000 fusils cachés dans le monastère de la place Sainte-Anne. A partir de là… plus personne ne prend plus part à aucune action, à l’exception de quelques pelotons… On affirme que cela peut venir du fait que les forces de la Reichwehr ont fait bloc. Ceux qui se battent comme le groupe de Röhm n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs et la confusion règne. Des affrontements violents ont éclaté, et plusieurs personnes ont été tuées ou blessées des deux côtés.

Conséquences de l’échec du putsch de la Brasserie

Au beau matin, rien n’a vraiment bougé. Les forces armées et la police sont restées loyales au régime en place conservateur ; quant aux projets et tentatives de coup de force dans le reste de la Bavière, ils n’ont pas vu le jour ou bien connu un échec rapide. Si le coup d’État semble avoir échoué, la confusion règne encore : depuis l’aube, la ville est couverte de proclamations contradictoires émanant des putschistes et du gouvernement bavarois. Hitler en tant que protagoniste du putsch a été arrêté peu de temps après le putsch et a été jugé en février 1924. Il a été reconnu coupable de haute trahison et condamné à cinq ans de prison dans la prison bavaroise de Landsberg, ou il y resta finalement enfermé pendant 9 mois.

Ce putsch est un échec important pour le parti d’Hitler qui souhaitait atteindre le pouvoir par la force. Son enfermement a même été bénéfique, car il écrivit le premier tome de son livre Mein Kampf. Il comprend dès lors également qu’il fallait changer de stratégie et ainsi atteindre le pouvoir légalement, ce qu’il fera 9 ans plus tard….

Mémorial de Munich pour les participants tués au putsch de la brasserie , glorifiés comme
 « témoins de sang » dans la propagande nationale-socialiste. 
Mémorial de Munich pour les participants tués au putsch de la brasserie , glorifiés comme
 « témoins de sang » dans la propagande nationale-socialiste. 

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